Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

guy Mer 4 Mai 2011 - 22:26

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Message n°1

Re: Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

guy Mer 4 Mai 2011 - 22:26

D'où va-t-il sortir tout çà?
Je ne me souviens que de dunes et du thé et je me souviens qu'ils ont supprimé la chaise Grofilex.
Quel souci du detail!
as tu pris des notes tres detaillées???????

chtiquicourt Sam 30 Avr 2011 - 22:11

chtiquicourt

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Message n°2

Re: Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

chtiquicourt Sam 30 Avr 2011 - 22:11

Frank, tu nous prolonges le rêve ... Like a Star @ heaven

Et rassures toi, j'ai marché autant que toi sur la 1ère étape, What a Face

et bien plus sur les suivantes affraid

Patrick

laurent Ven 29 Avr 2011 - 23:19

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Message n°3

Re: Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

laurent Ven 29 Avr 2011 - 23:19

Qu'est ce que c'est bon de te lire et comme j'aimerai ca que tu écrives plus vite !! Wink

Foued Ven 29 Avr 2011 - 20:36

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Message n°4

Re: Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

Foued Ven 29 Avr 2011 - 20:36

Super Frank, j'ai hâte de lire la suite.....
Une petite précision sur ton texte...n'oublie qu'au départ ton sac pesait son poids (7,5 kg + plus l'eau de tes gourdes).
Foued

Frank Ven 29 Avr 2011 - 19:21

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Message n°5

Exclusivité Bled Runner!!!!!! En avant première le récit : Grain de Folie du dossard 201. Partie 4: 1ère Etape

Frank Ven 29 Avr 2011 - 19:21

Bonjour à tous,

L'aventure continue, aujourd'hui c'est le départ!
N'hésitez pas à me signaler si vous découvrez des erreurs.Sinon toute ressemblance avec des personnes existantes est tout à fait volontaire Wink

Dimanche 3 avril : 1ère Etape : « La découverte »
DAR KAOUA / KOURCI DIAL ZAID : 33 km. Température : 30°C (12h00)

1h10 ! Le somnifère a été un peu plus efficace cette fois. Avant de changer de position(j’essaye de faire ça discrètement avec mon matelas sonore….) et de tenter de me rendormir, je constate que tout le monde ne dort pas au vu des mouvements qui agite la tente. Alvaro, lui dort ! La preuve avec la bande son… ! 5h30, je sors de mon duvet Akrlight Walden 250 (480g et jusqu’à 0°C en température confort) et dégonfle mon matelas. Autant être prêt avant que la « bande à Bachir » vienne démonter le bivouac à 6h00. Je quitte ma tenue « bivouac » et de « nuit » : le maillot soft Raidlight (118g), le collant Skin RY 400 (qui me tient chaud et fait compression 144g) et la micropolaire Decathlon à 4.95€ (155g, un bon plan de Steph). J’enfile ma tenue de tenue " course" et " jour" : la chemise désert Raidlight et le cuissard Raidlight Par-dessus, je rajoute la veste en tyveck de chez.... Raidlight! Vous vous en seriez douté… (105g) car il y a un petit air frais alors que le jour se lève. J’enfile mes sandales "spécial MDS" que m’a fabriqué Véronique : 2 anciennes semelles orthopédiques sur lesquelles elle à cousu une bande élastique (60g et utilisables même avec les orteils couverts de pansements), brevetées Bled Runner !!!! Un petit tour aux toilettes histoire de s’asseoir et de faire, ce qu’il y a à faire, puis je sors mon "barda" de la tente et m’installe sur mon bout de tapis de sol.

Petit à petit l’ensemble du bivouac évacue les tentes et on se retrouve tous éparpillés sur la piste alors que les employés au démontage du bivouac enlèvent les poteaux et que les retardataires se retrouvent avec la toile sur la tête… Avec l’air hirsute de gens pas réveillés, les combinaisons en tyvek, les sacs ouverts, on se croirait au milieu d’un groupe de réfugiés en transit entre 2 camps….Je pose ma gamelle (50g) auprès du feu et commence mon « menu » du matin :1 Immodium et 3 gélules de BCCA avec un thé chaud. Le couvercle que j’ai confectionné avec un morceau de feuille d’alu pour ma gamelle est illusoire, heureusement mes coéquipiers me prêtent le leur. Je continue en finissant mon gatosport et 4 petits pains. plus une vitamine (Supradine). Voilà, je viens d’avaler pas loin de 1000 Kcal pour un poids de 200g, 200g qui n’ont pas été compté dans le poids du sac car je ne les ai pas porté en course... ». On récupère notre bouteille d’eau à gérer jusqu’au 1er CP. Petite toilette, lavage des dents avec la mini brosse à dent (8g), je peux ensuite commencer le rangement de mon sac. Mon sac est vite prêt étant donné qu’avec mes sacs congélation « de bouffe » pour chaque jour, ma tenue bivouac, mes 3 sacs plastiques : hygiène, pharmacie et matos obligatoire, la partie dorsale est pleine. Je vérifie que la fusée de détresse est bien en place. Je range mon alimentation course « Dimanche », soit 1 barre Mulebar, 3 Sporténine, 3 doses (2 CP+ 1 au départ) d’Effinov, ma boisson énergétique, les pastilles de sel, l’appareil photo (et les batteries) le couteau (un magnifique couteau suisse Victorinox avec ciseau et mon prénom gravé) offert par Carole, le Ipod, la crème solaire, tout ça dans le ventral. Je remplis mes 2 bidons, 1 avec une dose d’Effinov, l’autre d’eau « pure ». Voilà ça c’est fait ! Je peux maintenant m’équiper pour le départ. D’abord les chaussettes (Injinji à doigts), les manchons de compression (BV Sport), les guêtres (Raidlight) et enfin les chaussures (Brooks Cascadia 6 taille 44, je fais du 41 dans le « civil »), et j’attache le transbondeur. Le haut maintenant : la casquette Raidlight, les lunette de soleil (même si le soleil est voilé ce matin) et le buff autour du cou. Je roule mon matelas dans le tapis de sol, je l’accroche au bas du sac et le duvet rangé dans son sac de compression en haut. Je fixe le drapeau « Courir…Ensemble », en vérifiant que le dossard du sac est bien visible…. Pfuuuuuu !!! Quel boulot ! C’est bon le sac est OK !! Dans l’absolu, l’idée c’est de ne pas l’enlever avant l’arrivée.

Autour de moi, l’ensemble du bivouac en est quasiment au même stade, certains plus rapides sont déjà couchés sur le sol, équipés des pieds à la tête, en pleine concentration ou en train de dormir…. Il est plus de 8h00, ce rituel que je vais répéter tous les matins prend finalement un temps fou, moi qui croyais que j’aurais le temps d’étudier le parcours, de faire une séance de yoga ou de relaxation d’avant course, voir de taper la causette avec nos amis des tentes voisines…. Bon c’est le 1er jour, il faut mettre la machine en route, demain je serais plus rapide…. ???
La sono nous appelle, pour la photo traditionnelle du chiffre 26 (26ème édition du MDS) constitué par l’ensemble des concurrents. J’enfile mon sac (et oui il va falloir courir avec …) je règle les sangles (merci Laurent pour l’aide précieuse chaque matin) j’accroche mon dossard ventral afin qu’il soit bien visible. C’est bon y’a plus qu’a….. ! On fait la photo de groupe de la tente N°10, une de l’équipe Courir… Ensemble et en passant devant l’arche de départ, chacun s’immortalise sous la bannière du 26ème Sultan Marathon des Sables. Après les tapes dans les mains, les accolades, les embrassades, les regards qui en disent plus ou moins long, on se dirige avec Laurent vers le haut du 2 (le 2 Du chiffre 26 formé par l’ensemble des coureurs, j’explique pour ceux qui n’ont pas suivi), on est dans les derniers (comme d’habitude) et l’hélicoptère commence déjà tourner autour de nous en rase mottes pour les prises de vues.

On retrouve dans le haut du 2, Steph, Philou et Guizmo, avec eux on se dirige dans la zone de départ. Cette fois on y est, 9 mois d’attente, de préparation, d’entraînement, d’essais et tests divers et variés, de doutes, de rêves et aussi de cauchemars sont terminés, nous voilà sur la ligne de départ. Pas tout à fait, car il doit bien y avoir 5 à 600 coureurs devant nous… Patrick Bauer, sur le toit de son Land Rover (est ce qu’il vit durant la course sur le toit de ce 4x4…?) avec sa fidèle traductrice à ses côtés, nous présente l’étape et nous rappelle les consignes : boire prendre du sel, boire (même vous, vous le savez maintenant). Je l’entend, mais je n’écoute pas vraiment, je suis plongé dans cette ambiance d’avant course, je ne réalise pas que je suis à quelques secondes du départ du Marathon des Sables, que je vais vraiment prendre le départ cette course mythique. Les "Sables", il n’y a pas plus d’un an ce n’était que des images vues et revues ou des témoignages qu’on m’avait racontés. Même le fait d’avoir assister il y a 7 ans à l’arrivée me semble être le fait d’une autre vie. Pourtant c’est bien réel, je suis là au milieu des concurrents. Par réflexe, je filme sans vraiment viser alors que débute « Highway to Hell » d’AC DC. Je fais quelques étirements (jambes, bras, cou). L’impatience, l’excitation des concurrents autour de moi, sont perceptible, beaucoup bougent au son de la musique, le regard dans le vague. Je ne ressens pas de stress, je suis concentré à fond, complètement dans ma bulle. C’est irréel, je suis un des personnages du film que j’ai le plus vu ces derniers temps. Dans les mouvements de la foule, j’ai perdu mes compagnons mais quoiqu’il en soit on sait tous que l’on doit faire sa course et qu’il n’est pas à priori envisageable de courir ensemble…. (Et oui, malgré le nom de l’équipe !!!).

Le décompte : 5/4/3/2/1/0! Les fauves sont lâchés ! …Il est 9h00 pétantes! 849 concurrents qui attendaient avec une mèche allumée dans le c.. depuis un an, s’élancent ! En passant au bout d’une bonne minute la ligne, je démarre mon chrono et commence à trottiner. Avant d’aller plus loin, je dois faire un petit aparté afin de vous éclairer sur ma « stratégie de course » Très simple, je n’en ai pas ! Non je plaisante, cela fait 8 mois que j’y pense et je ne vais pas la jouer : « moi ce que je veux c’est de finir » Finir, bien sur, mais en bon état, sans blessure qui va transformer l'aventure en calvaire et surtout en essayant de ne pas subir la course, de n’avoir aucun regret sur mes capacités et mon niveau. Mon « plan » pour cette première étape est simple, je découvre l’épreuve, l’ambiance, je prends mes marques. Même si j’ai une petite expérience de ce type de terrain avec les treks, je n’ai jamais couru (pas même en entraînement) avec un sac de 7.5 Kg sur des terrains sablonneux et encore moins à travers des dunes de sable. Et puis j’ai bien retenu la leçon, il faut s’économiser sur les 3 premières étapes pour arriver frais pour la Longue qui est le juge de l’épreuve. Sur le road book j’ai repéré qu’on démarrait par13 km tout droit de terrain sablonneux légèrement vallonné, alternant végétation et zone caillouteuse, avant l’erg Chebbi et le CP1. Dans ma stratégie globale (un vrai pro je vous dis…) de course, un des points essentiels est de fonctionner CP (Contrôle de passage ou Check Point pour les anglophones) par CP. Donc pour l’instant l’objectif c’est le CP1 à 13 km. Basta !

Je pars donc sur un rythme de course tranquille en suivant la masse des coureurs.13 Km, si j’arrive au CP1 en moins de 2h00, je serais dans mon estimation, courir à une vitesse moyenne de 7 km/h quand le terrain est « roulant ». Très vite, je commence à me décaler soit à gauche soit à droite pour trouver du terrain « dur » Quand 5 ou 600 types sont déjà passés, même si ce n’est pas du sable mou, il devient beaucoup plus difficile de maintenir le rythme, voir de continuer à courir, notamment pour les petits gabarits comme moi. Autre intérêt, je ne me cale pas sur le rythme de mon prédécesseur, mais sur le mien car je ne suis personne, enfin j'ai une vue dégagée devant moi. Au bout d'un moment je me fait rattraper par les dossards 202 et 203 et pendant quelques mètres nous courrons de front de gauche à droite : 201-202-203. Anecdotique, mais ça m’amuse, j’aurais bien fait une photo... compliqué...Je bois bien régulièrement toutes les 5 mn environ, 2 gorgées de « mélange », 2 gorgées d’eau pure. Cela fait du bien de courir, de retrouver ces sensations après le voyage en avion, en bus et cette attente depuis 24h00. L’erg se rapproche, c’est magnifique. Il ne fait pas trop chaud, de grands nuages blancs nous protègent du soleil. Au loin, au pied des dunes je commence à distinguer le CP1 .

KM 13 :CP 1

Cela fait 1h45 que le départ a été donné quand je franchis en courant (je me suis donné comme objectif de franchir si possible tous les CP en courant) la ligne et que retentit le » bip ». Je suis dans « mes temps. » Je découvre l’univers(pas impitoyable) des CP. C’est un « gros » CP, ce qui veut dire qu’il y a plusieurs sas. Je me dirige vers celui qui annonce: N° 201 à 400. Ouaouh ! Cool ! Le sas commence par mon numéro de dossard, c’est un bon signe ! Je rencontre les contrôleurs que je retrouverais d’ailleurs les jours suivants au 1er CP. Très sympa, on me poinçonne ma carte, on s’inquiète de ma santé, on me recommande de prendre du sel (ce que je n’ai pas fait, même si je dis que je l’ai fait) et on me donne 2 bouteilles d’eau (on nous avais annoncé au briefing le fait qu’il y aurait 2 bouteilles, compte tenu des 13 km de dunes, comme quoi j’avais quand même écouté ce que disait le Grand Chef). Je sors du sas et je me mets à l’ombre pour remplir mes 2 bidons (que j’ai quasiment vidés, donc mon rythme d’hydratation que j’avais calculé sur la base de 2h00 entre chaque CP est bon) et manger ma demie barre, je croque 1 Sporténine et après avoir jeté la 1ère bouteille vide dans les bacs, je pars à l’assaut des 13 km de dunes avec ma 2ème bouteille dans la main. Objectif CP2 !
Dès la sortie du CP, on commence à gravir une dune, en file indienne chacun avance dans les traces des précédents. Je commence à regarder au loin devant pour voir si je ne peux pas trouver une autre route, me rappelant que sur les treks il est parfois préférable de ne pas suivre la piste « commune » pour éviter des grimpettes pénibles.Il vaut mieux parfois contourner la dune? quitte à faire plus de chemin. L’autre avantage de faire du hors piste est de marcher (ou courir) sur des zones vierges de passage, soit du sable plus dur et ainsi de moins s’enfoncer. Je ne suis pas tout seul avec cette idée là et plus on progresse dans l’erg, plus les concurrents s’éparpillent à travers les dunes. Il me semble que ma stratégie est payante car lorsque je réintègre la trace »officielle », j’ai l’impression d’avoir doublé des concurrents ou tout au moins de ne pas m’être fait lâcher. Je me rends bien vite compte que ma morphologie (petites jambes) et le fait de ne pas avoir de bâtons font que je n’avance pas lorsque je marche !! J’ai d’ailleurs l’impression d’être dans un trek car autour de moi tout le monde marche, le décor est splendide mais je n’en profite pas vraiment car je suis un peu obsédé par l’idée de trouver des « raccourcis » ou des zones « dures » afin de ne pas trop perdre de temps. En haut d’une dune, je fais un panoramique et le nombre de coureurs que j’aperçois derrière moi me rassure sur le fait que je ne suis pas le dernier…. La bouteille que je porte à la main m’encombre, j’ai beau boire souvent elle pèse… Je finis par la vider au sol et je la compresse pour la mettre dans une poche filet du sac. Tiens le sac, pour un peu je l’aurais oublié, comme quoi on s’habitue. Je continue ma longue marche, toujours à la recherche de zone ou le sable est plus dur et ou je m’enfonce moins. Dans les descentes je suis plus à l’aise, parfois je comble l’écart qu’un concurrent m’a mis dans la montée.

Je rejoins le dossard N°42. Pierre. Le N° 42, c’est l’autre concurrent du département (Loire 42);je l’avais repéré sur la liste des concurrents en pensant qu’il avait certainement demandé à avoir ce numéro. Il me le confirme, en précisant qu’il est de Roanne, comme je suis de Saint Etienne, on représente à nous 2, le Nord et le Sud du département. Passionnant n’est ce pas ? On papote un peu, il me dit qu’il galère dans les dunes, effectivement même si j’ai le sentiment de ne pas avancer, lui est encore plus lent. Il m'encourage à continuer à mon rythme et de ne pas l’attendre. Bon, si je n’ai pas de grosses défaillances, je finirais l’étape 1er du département, c’est déjà ça ! Enfin, on voit la fin du champ de dunes, je rattrape le dossard 200, Caroline, je la salue et lui fait remarquer que j’ai le numéro 201 et elle le 200 et que voili et que voilou… Visiblement, elle s’en contrefout, me jette un regard mauvais et repars de plus belle. Vexé, je me force à courir dans le sable mou et la dépasse.

Km 26 :CP2

Je finis par arriver au CP2, 4h58’ depuis le départ, plus de 3h00 pour faire les 13 km de dunes… !!!! Paysage grandiose mais quand même la galère car j’ai marché tout le long ! Poinçonnage de la carte, bouteille marquée 201 ; Ca va ? Oui ! (Mais je pense non…) Je remplis mes bidons (1 mélange/1 eau pure), je finis ma Mulebar et je repars vite en courant ! Mais au bout de 700m , après la traversée de l’oued, je me rends compte qu’il y a un fort vent de face et même si la dernière partie de l’étape consiste en 7 km sur un plateau caillouteux peu vallonné (donc roulant), je vais m’épuiser en courant. Je me remet donc en mode marche et je suis rejoins par Jean Marc. Nous voilà à disserter sur l’intérêt de courir ou marcher avec ce vent et sur le risque de taper dans la machine dès la 1ère étape. C’est convivial, mais on n’avance pas. Il me raconte le calvaire vécu lors de son 1er MDS il y a 3 ans (blessure, la tente qui lui ai tombé sur la tête, mort de froid sur la longue, etc… A se demander pourquoi il est revenu. Bref on continue de marcher et plutôt lentement. On va mettre près d’1h30 pour faire ces 7 derniers Km…. A la vue de l’arrivée, je laisse mon compagnon d’infortune pour franchir la ligne en courant (selon mes principes) et en moins de 6h30 (6h29’28sec). Je me sens très en forme et pas du tout entamé sur le plan physique, mais mon moral n’est pas au top. J’ai marché 20 km sur 33 et même si je me suis économisé, j’ai le sentiment d’avoir fait une mauvaise étape. Je bois mon thé Sultan (je répète la marque parce que c’est le principal sponsor du MDS et qu’il faut les remercier….), un petit coucou à la webcam, je récupère mes 4.5L (3 bouteilles) d’eau et direction la tente N°10.

Tout le monde est là et m’accueille, Laurent s’inquiétait même de mon sort. J’explique ma lenteur en marchant dans le sable, les 7 derniers km au ralenti à cause du vent et de Jean Marc (le pauvre, je me défausse sur lui de ma piètre performance) qui m’a freiné… Il est pas loin de 16h00, tout le monde est arrivé depuis au moins ½ heure, Franck notre « Warrior » lui est là depuis 12h30…… Il finit 25ème en 3h37 !!! Et Marc est 53ème en 4h12. Je suis dans une équipe de très grands champions ! Je m’installe sous la tente, j’enlève le sac (Aaaaah !!! oui quand même et je sens mes épaules douloureuses…)J’enlève mes chaussures, mes guêtres, mes manchons, mes chaussettes et …. Pas de sable ! Bravo pour les guêtres car du sable j’en ai eu parfois jusqu’en haut du mollet durant cette étape. Pas une seule ampoule !! Yes !! Félicitations à mes chaussettes Injinji. Ca me remonte le moral. Je prépare ma boisson de récupération (Effinov Amino 2 doses 60g) et sur les conseils de Carole je rajoute mon sachet de poudre Vee (le Vee est une recette secrète dévoilée par Guy qui permet d’avoir de l’eau gazeuse). Et là comme on dit chez moi : »j’en prends 5 » allongé sur mon tapis de sol, les pieds sur le sac en sirotant ma boisson de récup !

Après avoir fini ma bouteille d »Amino pétillant », j’en découpe le fond et attaque mon premier lyo de ces Sables : 20g de yaourt aux fruits rouges qui me permettent également d’étrenner ma cuillère Spork (8g). Bon ce n’est pas tout ça, mais j’ai du taf. J’enfile ma tenue et mes sandales bivouac et je vais à la tente « Accueil » pour rédiger mon compte rendu comme je l’ai promis au gars de Jogging International. Il y a déjà un « confrère » (on est 8 parait il) qui tape son texte, j’en profite pour faire la queue à la tente d’à coté pour envoyer un mail. Ca discute de l’étape, en Anglais. Discrètement, je jette un œil sur les pieds de la file d’attente et constate qu’il y a du dégât. Ca me conforte dans mon couple chaussures/chaussettes. Je tape mon mail pour Théo qui est chargé de le réexpédier à ma liste de diffusion. J’essaye de résumer en quelques mots ce qui vient de me prendre 5 pages…. On est limité en mots pour les mails afin d’éviter que certains prennent racine ici. Il faut dire que c’est très agréable, on est assis sur un tabouret (déjà rien que ça), il y a une musique douce bien zen et la jeune fille qui vient donner un coup de main quand abruti par la fatigue on n’arrive plus à trouver la touche est charmante. Après cette parenthèse bien agréable, je retourne à la tente « Accueil », je dois encore patienter avant de taper mes « 10 lignes maxi » (bien rappelé par le responsable qui doit savoir que c’est pour moi un châtiment ….). J’en profite pour squatter un siège. Après avoir fait mon job de « journaliste » et profité d’un siège pendant encore 10 mn je retourne à la tente. Il fait froid, le vent ne s’est pas calmé. Tous nos amis Bled Runner sont rentrés, les 3 tentes sont au complet. Bravo à Cri Cri qui a passé la 1ère étape. Je suis à la bourre, Le feu est déjà prêt et chacun a mis sa gamelle d’eau à chauffer. Il va falloir que je sois plus performant dans mon après course également.
Une équipe de TV (TV5) s’arrête devant notre tente, fait quelques plans et réalise une petite interview sur la « cuisine » au bivouac. Au retour à la maison, j’apprendrai que je faisais un peu pitié avec mon cul de bouteille et mes spaghettis bolo. La nuit est tombée, il est temps d’aller se coucher. Le vent souffle et nous nous privons de la vue sur l’Erg pour enlever un bâton et se protéger avec un pan de la tente. Chacun a fini sa petite toilette et ses soins de pieds. Les élastos commencent à garnir les orteils de mes compagnons. Il est 20h00 et alors que « l’autre monde « est devant le journal TV, les 7 concurrents de la tente numéro 10 s’endorment en rêvant à leurs futurs exploit

Classement à l’issue de la 1ère étape :

1: Ahansal (Maroc N°1) : 2h41’
2: El Morabity (Maroc N°4) à 1’13
3: Al Aqura (Jordanie N° 236) à 10’15
18 et 1 ère Féminine : Emma Rocca (Espagne N°107) à 50’23

Tente N°10 Bled Runner

25: Franck (France N°197) à 56’32 « Courir Ensemble »
53: Marc (Suisse N°198) à 1h31’27 « Courir Ensemble »
396: Alvaro (Suisse N°199) à 3h20’43 « Courir Ensemble »
402: Laurent (France N°231) à 3h22’27 « Papillons de Charcot »
437: Carole (Suisse N°196) à 3h31’29 « Courir Ensemble »
448 : Sylvain (France N°264) à 3h35’45
501 : Frank (France N°201) à 3h48’25 « Courir Ensemble »

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