cricri Jeu 4 Juil 2013 - 18:44
Bien il y en deux qui suivent alors je continue .
Samedi 14 heures , le soleil à dû avoir peur , il s'est caché et c'est sous de bien sombres nuages que Foued et moi entamons notre course .
Au bout de 200 m , nous sommes ralentis déjà , par une montée ,puis la route devient sentier et nous avançons à la queue leu leu ,ça tombe bien , nous n'avons pas fait d'échauffement occupés que nous étions par notre fan-club que nous retrouvons d'ailleurs un peu plus loin . Quelques minutes plus tard nous débouchons sur le bord de mer et là encore c'est le bouchon . Passé cet embouteillage , la course commence vraiment et tout le monde peut courir . Au bout de quelques kilo , je commence à ressentir une petite fatigue , j'ai l'habitude de ce genre de chose car il me faut pas mal de temps pour chauffer la machine ,mais je me pose néanmoins des questions .
Je ne dois pas flancher si tôt , alors je me concentre sur ma musique et bien sûr je continue .
Heureusement que nous progressons sur des chemins forestiers car entretemps le soleil se montre hardiment , il commence à faire très chaud et bien humide . Foued m'a lâchée et vit sa vie .
Le paysage autour est magnifique ,mer bleue au loin ( marée basse ) bateaux au repos et superbes maisons de style breton mais moderne .
Sans m'en apercevoir , j'ai atteint le premier ravito au lieu- dit Le Dreven soit un peu plus de 10 km . Je ne fais que boire un peu et remplir mes bidons ,l'un d'eau gazeuse ,le second de Breizh cola et me voilà repartie . Je commence à me sentir mieux .
La troupe s'est effilochée ce qui me convient parfaitement car j'aime bien courir seule . De temps en temps je double des concurrents qui s'écartent pour me laisser passer . Ça fait du bien de trouver plus lent que soi .
Le décor est toujours aussi beau et en plus on sent des odeurs de pins ,chèvrefeuilles ,basilic ,farigoulette ... euh non là je déconne ...
Arrivée au deuxième ravito , je décide de me reposer un petit quart d'heure . J'en profite pour appeler Guy qui m'annonce qu'il y a beaucoup d'humidité et que je dois boire . Tiens donc , comme si je ne m'en étais pas aperçue ,en 7 km j'ai bu toute l'eau mais seulement un peu de Breizh cola que je ne recommanderais pas à mon pire ennemi .
Un quart d'heure les jambes en l'air et c'est reparti
Une fois n'est pas coutume je porte une montre et même si je ne la regarde pas souvent je vois bien que le temps passe , il faut se dépêcher un peu , il reste environ 38 km . Le chemin devient plus pentu et même si je fonce dans les descentes , les montées me sont plus pénibles .De plus je sens une ampoule s'allumer sur mon talon droit et mes épaules se révoltent et pourtant il va falloir tenir 14 km jusqu'au troisième stop .
Je passe en pilotage automatique et j'avance tel un robot moitié courant moitié marchant ,par conséquent je n'ai qu'un vague souvenir de cette partie du trail et quand je tombe enfin sur le troisième ravito , c'est un peu une surprise .
Le quart d'heure de pause est devenu une obligation .Tout en soignant mon ampoule je constate que je ne suis pas la seule à être fatiguée ,les gens autour de moi sont moins souriants ,certains abandonnent , chacun raconte ses douleurs et autres bobos et tous se demandent ce qui nous pousse à accepter la souffrance . Il doit être 8h30 et le doute de finir dans les temps me vient .
Je repars en courant mais pour peu de temps ,mes jambes ont un peu de mal ,heureusement quand je marche , je marche vite . Sur le chemin il y a de plus en plus de promeneurs qui ne manquent jamais de m'encourager et de me féliciter ce qui fait bien plaisir .Sur une plage je rencontre un groupe de jeunes préparant un barbecue , je prends quelques secondes pour papoter avec eux et leur piquer quelques chips , je vois de l'admiration dans leurs yeux et leurs remarques et ça aussi c'est bon pour mon ego.
Quelques heures plus tard le jour commence à pâlir , au cœur d'une forêt je ne vois presque plus rien si bien que je me retrouve les pieds dans une plaque de boue bien grasse , petit incident de parcours que mes chaussures n'apprécient pas .
Cependant il fait encore clair quand vient le dernier ravito où je ne m'attarde que le temps de manger du saucisson et du fromage hum c'est bon !
Me voilà dans la dernière partie il fait maintenant complètement nuit et j'allume ma lampe , je ne cours plus du tout mais marche toujours très vite ,pressée d'en finir et d'échapper aux moustiques que je vois se précipiter sur moi dans le faisceau de la frontale .
Après le dernier pointage , j'entre dans les faubourgs de Vannes ,plus que quelques km et ...une douche et mon lit , je salive .
Comme toujours les derniers sont les plus pénibles et c'est au ralenti que je franchis la ligne d'arrivée sous les vivats de .... personne il est minuit les spectateurs sont allés se coucher et de plus les premiers du 86 km finissent eux aussi , mais pas grâve , je suis contente d'avoir fini ce trail
Pour conclure ,je remercie tous ceux qui m'ont encouragée , mon Guy , Fred , Foued , Annie , Camille et Mathilde . C'était une course magnifique , un peu dure pour moi quand même et je la recommande vivement .
Cricri