MathildeB Mar 1 Juil 2014 - 1:52
Bonjour à tous et merci pour vos encouragements!
Je viens vous faire un compte rendu de mon premier trail long!
Remontons tout d'abord à l'inscription. Foued me met au défi de faire ce trail. Je ne peux que répondre présente, j'ai ma fierté.
Bon sauf que je n'ai jamais couru plus qu'un semi. Il va falloir s'entrainer et je suis scrupuleusement le programme concocté par papa-Foued.
Enfin...jusqu'au mois de mai. Là arrivent les exams, des week ends de mariage à picoler et danser. Le programme d'entrainement a du plomb dans l'aile.
Pour les dernières semaines je mise donc sur ce que je sais le mieux faire : me reposer.
Plus l'échéance approche plus un mélange de crainte et d'excitation m'envahit : c'est l'inconnu donc c'est un peu l'aventure. Même si je ne serai pas seule puisque Foued et Loic seront là. Objectif : finir. Et si possible en 7h soit 7'30/km de moyenne
La veille de la course je ne tiens pas en place. Mon sac est prêt. J'ai misé uniquement sur de la nourriture "normale" pour les ravitaillements, pour des raisons de budget, de goût et aussi parce que je n'ai rien testé d'autre à l'entrainement. Je pars donc avec pour les boissons du sirop de cassis et un mélange de sel et bicarbonate. Et à manger des fruits secs d'apéro, des amandes salées, des mini saucissons, des madeleines et des loukoums (faisant office de pâte de fruit).
Des pâtes et une bonne nuit de sommeil et les dés sont jetés.
Le lendemain, réveillée par la pluie battante. Heureusement comme à chaque course en Bretagne, la pluie s'arrêtera pile au moment du départ de la course (les coureurs du 87 km et du 177 on eux été copieusement arrosés mais nous, coureurs du 56 km avons de la chance!).
Rendez-vous à Sarzeau pour le départ du trail 56. Pour la première fois un nouveau parcours est testé entre Sarzeau et Vannes.
Nous partons ensemble, tous les trois, plutôt en queue de peloton et nous allons vite le regretter. A peine le temps de trottiner que nous sommes bloqués, contraints de nous arrêter. Ca bouchonne à l'entrée d'un tunnel de passage sous route. On attend 5 minutes debout sans bouger avant de pouvoir marcher tout doucement puis enfin passer ce tunnel!
Au km 9, premier pointage. La encore une marée humaine se presse pour passer devant UN pauvre bonhomme qui a la lourde charge de noter les dossards de tous les participants. Nous attendons 10 à 15 minutes et voyant que nous n'avons pas progressé d'un mètre, nous décidons comme beaucoup de coureurs de contourner ce pointage (cela étant potentiellement sanctionné d'1h de pénalité). Le point d'eau prévu à cet endroit a apparemment tout bonnement été supprimé! Heureusement qu'il ne fait pas trop chaud!
Par la suite, encore de nombreux ralentissements sur les chemins côtiers. Certains courent sur les algues sur la plage et effectuent de belles figures acrobatiques (oui ça glisse). Il fait très humide mais il ne pleut pas et la température est idéale. Arrivée au 1er ravitaillement au 21è km en 2h30. Nous prenons un peu trop notre temps : 15 minutes pour manger un bout, reprendre de l'eau, donner des nouvelles à la petite famille (le papa qui courre et la maman et la sista qui font l'assistance).
On repart gonflés à bloc! On court entre 6' et 7'/km. Tout va bien mais je commence à sentir mes jambes et surtout j'entre dans l'inconnu, améliorant à chaque pas mon record de distance!
Les chemins au milieu des marais et des sous-bois sont très jolis mais on cherche la mer sur cette première partie de course! Toujours pas de pluie, ni de soleil d'ailleurs, les dieux bretons de la météo sont avec nous.
2è ravitaillement au 33è km, on attaque la partie dure de la course. Plus rien ne me fait envie dans mon ravitaillement, je suis dégoûtée du sucré, du salé, j'ai mal à toutes mes articulations, j'ai juste envie d'un lit douillet. Je me refroidis un peu trop et finis par m'abriter dans le gymnase en claquant des dents. Vite il faut repartir, encore 15 min de perdues à ce ravitaillement!
Cette dernière partie de course est sublime, nous longeons la mer, c'est marée haute et avec le coucher du soleil (+ les endorphines?) les paysages des îles du golfe sont magnifiques. Je contemple ça pour me donner du courage et me rappeler que même si j'ai mal partout j'ai de la chance d'être là. Beaucoup de gens marchent alors que nous tenons notre rythme autour des 7'/km. Pas facile de doubler sur ces sentiers littoraux et nous sommes souvent contraints de marcher. Quelques difficultés se pointent : des escaliers, côtes, passages dans les rochers à fleur d'eau. Les km semblent s'allonger de plus en plus mais au détour d'un chemin je regarde mon GPS : 42 km! Je suis marathonienne! Bon ok en 5h et des patates mais quand même!
Sur cette fin de course plus personne ne court et nous remontons un grand nombre de gens, ce qui fait du bien au moral. Notre rythme est toujours autour de 7'/km, je suis réglée comme une machine, courir plus lentement me fait mal, marcher aussi et je ne peux pas courir plus vite. A 10 km de l'arrivée je préviens nos fans par téléphone. Apparemment je suis euphorique, probablement bien shootée aux endorphines.
Au 54 ème km on voit l'entrée du port de Vannes, notre arrivée. Et on va le voir pendant longtemps ce port! On zig-zague dans la forêt, on ne voit pas le bout et pourtant les nombreux supporters au bord du chemin nous indiquent que l'arrivée est proche! Finalement, entrée sur le port de Vannes, on accélère le rythme, portés par l'euphorie de l'arrivée. Passage de ligne d'arrivée, j'ai envie de pleurer, probablement de fatigue! Mais tellement contente d'avoir fini et relevé le défi!
Bilan : 57 km 300 et 7h24 de course! (ce trail ne devrait pas s'appeler 56...) Un parcours moins difficile que ce que j'attendais, j'attendais plus d'escaliers, de petites côtes. Au final il n'y en avait pas beaucoup mais concentrées sur la fin de course...
Au total une super expérience malgré le point négatif des bouchons, très frustrant quand on a les jambes pour courir, qu'on doit s'arrêter et que la reprise de course est très douloureuse.
Une super ambiance avec des gens qui encouragent les coureurs tout le long du parcours quasiment!
Je ne sais pas si je retenterai l'expérience (j'ai encore trop mal partout pour y penser) mais si c'était à refaire je partirais moins en queue de peloton et je m'arrêterai moins longtemps aux ravitos! Ah et aussi je m'entrainerais plus...